44ème congrès de Jeunes agriculteurs Jean Michel Schaeffer, seul candidat à la présidence

« Tu n’es vraiment pas arrivé au meilleur moment, William ! » (un responsable de la Fnsea). En effet, le moins qu’on puisse dire est que le président de JA, qui achève ces jours-ci son mandat de deux ans, n'a pas eu le temps de s'ennuyer. Ses fonctions l’ont occupé à temps plein. La raison, une actualité des plus denses : le Ppp (Plan de professionnalisation personnalisé), le bilan de santé de la Pac, la crise du lait puis de l’ensemble des productions.

Quelques satisfactions cependant, le succès de « Nature Capitale » et le développement de la contractualisation, revendication de longue date de JA et reprise par le projet de loi de modernisation de l’agriculture. « Il va dans le bon sens et il est favorable à la vision que nous nous faisons de l’agriculture même si il faut compléter son volet installation » (Pour lire l'article, cliquez ici). Audité, Jean Michel Schaeffer, candidat à la présidence de JA a justement défendu l’Assemblée nationale, ce 2 juin, les amendements votés par les sénateurs portant sur l’installation.

Le 44ème congrès qui se tiendra les 8, 9 et 10 juin à Perpignan sera donc électif. Outre la fin du mandat de président William Villeneuve, ce congrès mettra fin aux responsabilités de quelques autres ténors de JA comme par exemple celles de Jérome Volle secrétaire général. En attendant, ce dernier a présenté les grandes lignes du rapport moral. « Ce sera en fait le compte rendu d’un audit réalisé par un cabinet de consultants ». Il définit six pistes de travail pour tenter de concilier à la fois la logique de « démocratico-convivialité » sur laquelle repose au niveau local le fonctionnement du syndicat et « l’adhésion à des responsabilités politiques » pour représenter au niveau national le syndicat. Autrement dit, la question à poser est de savoir comment concilier à la fois la convivialité, et porter le revendicatif pour être audible par les responsables politiques. Selon Jérome Volle, les six pistes de travail pour atteindre cet objectif portent sur la gestion des ressources humaine des JA et des salariés (400 au total) ou encore sur les sources de financement du syndicat et la communication aussi bien interne que externe.

"...les pertes liées à l’ effondrement des prix ont parfois porté sur 400 euros par hectare..".

Pour sa part, le rapport d’orientation qui sera soumis aux congressistes à Perpignan « propose d’explorer deux stratégies pour retrouver de la valeur ajoutée pour les produits agricoles et pour l’activité agricole en général ». Il s’articule autour de deux axes : « Agriculteur = élaborateur de produit, acteur de filière » et « Agriculteur dans son territoire, paysan dans son métier ».

« Même si les partisans d’une Pac forte à Bruxelles parviennent à défendre le budget de la Pac, les aides ne vont pas augmenter. Il est évident que le revenu des agriculteurs reposera à l’avenir, et encore plus que par le passé, sur les prix et la valeur ajoutée de leurs produits et non pas sur les aides qui à l’hectare sont condamnées à diminuer », explique William Villeneuve. « Le bilan de santé de la Pac se traduit par une baisse de 100 euros d’aides par hectare pour certains agriculteurs mais les pertes liées à l’ effondrement des prix ont parfois porté sur 400 euros par hectare ! ». « Ce qui ne signifie pas qu’il faille ignorer pour autant les aides Pac. Dans les pays développés, il ne peut en effet y avoir d’agriculture et d’emplois dans les territoires ruraux sans soutiens publics ! ».